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Addict Grand Selve Grenade sur Garonne

Giuseppe Liotti

1 Juin 2016, 18:33pm

Publié par Selve Addict Grenade sur Garonne

Giuseppe Liotti

Les habitués le savent, le chroniqueur ne lit jamais les ouvrages des auteurs dont il parle dans ses chroniques. (Du moins, le dire est bien plus confortable...)

Naturellement, cette règle connaît quelques exceptions.

"Vin, Gloire et Bonté" en constitue une heureuse !

Giuseppe Liotti

Le titre l'indique clairement : on va tomber (avec délectation) dans les clichés.

Et l'histoire semble traitée (selon le chroniqueur fatigué) à la façon d'un feuilleton TV plus ou moins débilitant.

Pas d'intrigue agathachristienne, inutile d'attendre un suspens à la Hitchcock, l'analyse psychologique n'est pas non plus le fort de cette BD ; on évoque bien Lacan mais... les analyses de ce Lacan là ne seraient utiles à l'héroïne (car il y a une héroïne, ou plutôt un personnage central), on en reparlera.

 

Quoi alors ?

On pourrait presque répondre "rien, justement".

 

Sauf que...

La préface d'un homme d'affaires bordelais précise le cadre : des clichés ? Oui ! Mais soigneuement entretenus par la faune décrite dans ce roman graphique elle-même. Et terriblement réalistes !

Le personnage principale : Annabelle "drôle, jolie, très névrosée, très psychanalysée et en instance de divorce", mère d'adolescents d'appartement, journaliste ignorante du vin, part en reportage pour écrire 50 pages sur le monde du vin bordelais.

 

La lecture de cet ouvrage fait penser à l'album "Les bijoux de la Castafiore". Hergé y montre son talent en démontant sa technique : il ne cesse de faire naître des intrigues pour les "disqualifier" aussitôt, les journalistes y racontent n'importe quoi, il n'y a pas d'histoire véritable sauf celle amenée par le pur Tournesol...

 

Dans ce roman graphique, la "véritable" histoire semble ne pas exister.

Rien n'existe d'ailleurs, que le vin ! Certains en parlent sans foi mais avec une apparente conviction, d'autres (ou les mêmes) en vivent (très bien), tous décrits comme des morts à qui seules les méchancetés, les bassesses donnent l'apparence de la vie.

L'hypocrisie est érigée en cohésion sociale et tout cela traité comme il se doit : un feuilleton empli de vide, mené par une femme à qui on interdit la description de cette vacuité.

 

Et le dessin (car il s'agit quand même d'évoquer Giuseppe Liotti, dessinteur) sert tout à fait ce rcit !

Là... Evidemment... il est extrêmement tentant de rester dans l'hypocrisie et le vide en écrivant :

Afin d'être cohérent, le chroniqueur ne vous dira rien sur l'auteur.

...

Surtout qu'il est l'heure de souper (pour nos amis Belges...), que la fatigue est particulièrement présente (surtout après l'énergie dépensée à choisir entre une mine en 0,5mm dure mais qui sculpte quasiment le papier ou une grasse qui laisse du graphite sur la feuille... et tout cela en noir ou bien en bleu, voire même en rouge !)

 

Mais bon... on ira jusqu'à l'épuisement s'il le faut...

Donc :

Giuseppe Liotti.

Pour ceux qui n'auraient pas compris, il est d'origine italienne.

En 2007, il est récompensé pour le projet "Nanobiotics" avec le prix Raymond Leblanc.

Beau début dans la BD !

 

Giuseppe Liotti

Il participe à un ouvrage collectif "Self-Service"

 

Plus récemment, il a dessiné le tome 5 de "Les fils de la louve"

Giuseppe Liotti

Et naturellement, il dessine la série "Narcos" (et en assure aussi les couleurs)

 

Et pour plus de précisions, n'hésitez pas à visiter le blog de l'auteur (clic)

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